Analyse de scolarisation et l’iniquité scolaire
De façon globale, si l’éducation est un bien nécessaire, elle peut faire face à des contraintes et n’est pas accessible de la même façon pour les différentes catégories sociales.
Ces disparités, résultent d’un accès au cycle primaire plus faible des filles. Le développement de la scolarisation a donc un peu plus concerné ces dernières, réduisant ainsi les écarts entre eux, mais pas suffisamment pour les combler.
La dimension géographique est la caractéristique qui crée le plus de différenciations dans les parcours scolaires des élèves. Les enfants résidant en milieu rural accèdent moins au cycle de base 1 (la probabilité d’accéder étant quasiment nulle), ont de moins bons niveaux d’acquisition en lecture et en mathématiques dans ce cycle, ont une transition plus difficile vers les niveaux post-primaires et une rétention moindre dans ces cycles. Ainsi, on observe de fortes disparités entre la région de Niamey, où l’accès est quasiment universel, et le reste du pays où il ne l’est pas. Elles concernent d’abord les scolarisations et apparaissent dès l’accès au cycle de base 1, restent quasiment les mêmes tout au long des deux cycles de base, pour s’amplifier au moment de la transition vers le cycle moyen. Des inégalités existent également au niveau des acquis des élèves au cycle de base 1, les performances des élèves au PASEC 2014 étant meilleures dans la région de Niamey que dans le reste du pays, sachant qu’elles étaient particulièrement alarmantes dans les régions de Diffa, Zinder et Tillabéri, ainsi qu’aux examens nationaux post-primaires. L’origine sociale est également un facteur discriminant.
En s’intéressant spécifiquement à la population en âge d’aller à l’école, du préscolaire au lycée, soit de 5 à 17 ans, on s’aperçoit qu’en 2018, la population scolarisable au préscolaire représentait environ 7% de la population totale, celle de l’enseignement de base 1er cycle environ 18% de la population totale, celle du collège environ 10%, et enfin celle du lycée environ 6%. Cela représente environ 41% de la population totale, soit 9 millions d’enfants et jeunes nigériens en quête des services d’éducation et de formation de qualité.
En matière d’accès, la croissance des effectifs scolarisés est non seulement rapide mais aussi variable selon le cycle considéré. Sur la période 2010- 2020, les effectifs du préscolaire et du primaire sont passés respectivement de 67.678 à 184.451 élèves et de 1.726.452 à 2.895.653 élèves, soit un taux d’Accroissement Moyen Annuel (TAMA) pour le préscolaire qui s’établit à 11% et de 5% pour le primaire.
Le tableau ci-dessous fait ressortir des disparités inter-régionales pour les deux indicateurs (TBS et TAP). En dépit des efforts du gouvernement, plus de 2,6 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 7 à 16 ans ne sont pas scolarisés (représentant plus de 50% de cette tranche d’âge) provenant majoritairement des zones rurales de Zinder, Maradi, et Tahoua.